Sélection numérique du printemps : 9 livres pour sa bibliothèque

Publié le 17 04 2024 | Mis à jour le 29 04 2024

Vous l’attendiez. Voici la sélection des livres au rayon [numérique | digital selon] pour le printemps ! Sur ces 9 livres dans des registres complémentaires, force est de constater que l’IA se taille la part du lion.

L’avènement de la singularité

L’avènement de la singularité publié chez Textuel de Paul Jorion est un petit essai d’un anthropologue belge sans histoire. A l’heure où l’on ne parle que de la dimension technique de l’IA, il est nécessaire de prendre un peu de recul. Et effectivement la dimension historique et le passage au silex pour chasser sa proie puis le remplacement du travail humain, d’abord par l’animal puis par la machine fut salutaire. Une date clé fut 1642 avec la machine d’arithmétique de Blaise Pascal renommée la Pascaline. Puis vint la conférence de Dartmouth ou t0 de l’intelligence artificielle en 1956. Et enfin le t0 de l’IA générative, le 30 novembre 2022 avec le lancement de ChatGPT en version 3.5. Comme le souligne l’auteur dans ses constations qui ne sont pas toujours la réalité des prompts soumis selon la façon dont ceux-ci sont construits : « Dans un premier temps, l’opinion dominante est présentée, dans un deuxième temps est énoncée la liste des objections majeures émises à son encontre, tandis que, dans un troisième temps, est expliqué pourquoi il est raisonnable de ne pas adopter telle quelle l’opinion dominante, et dans quelle mesure il est légitime, dans une perspective de recherche du juste milieu, de tenir compter des objections ici et là ». Du reste, la question philosophique du juste milieu se pose. Parfois n’est-il pas plus pertinent pour trancher une décision plutôt qu’aboutir à un consensus mou d’opter pour une solution plus marquée et assumée. C’est le propre de l’IA générative d’étouffer les signaux faibles qui permettent parfois d’innover et de changer de paradigme. La réflexion sur les transformers est poussée avec la question des volumes des données associées. Une question sur la pensée en silo est abordée laquelle est abolie avec les IA génératives. Néanmoins des limites sont énoncées « La faiblesse des LLM réside dans leur incapacité à se tenir véritablement à jour, étant privés de la capacité à apprendre en continu […] Le seul moyen de les mettre à jour consiste à les ré-entraîner sur un corpus qui aura été lui mis à jour. Ce qui signifie une période de latence plus ou moins longue, une obsolescence plus ou moins sérieuse de leur savoir » alors que dans le même temps l’humain, notamment sur les réseaux sociaux et avec la télévision va sur-réagir à l’actualité, parfois sans grande profondeur historique mais également sans hallucination s’il n’est pas dans l’erreur. La question de la singularité est posée avec comme proposition une taxe sur les robots. A la lecture de l’ouvrage, je pourrai affirmer que successivement Galilée, Darwin, Freud puis l’IA avec la singularité ont donné une claque à l’homme alors que les sujets du bac philosophie vont arriver. Le premier, la Terre n’est pas le centre de l’univers, le deuxième avec la théorie de l’évolution des espèces, le troisième avec la psychanalyse et enfin la singularité avec tel Frankenstein, l’homme a créé une intelligence qui le dépasse.

 

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