“Pourquoi le CNNum se réoriente vers l’académique”

Publié le 19 09 2022 | Mis à jour le 19 04 2024

Pour les 2 nouveaux coprésidents du Conseil national du numérique (CNNum), Françoise Mercadal-Delasalles et Gilles Babinet, l’orientation plus académique et tournée vers les sciences humaines qui a été donnée à l’instance consultative répond à la nécessité de “marquer une pause” pour réfléchir aux profondes transformations que la révolution numérique embarque avec elle dans l’ensemble de la société.

Pourquoi avoir donné cette nouvelle orientation au Conseil national du numérique, plus resserré, et qui laisse beaucoup de place aux philosophes, sociologues, voire aux psychologues ? 

Françoise Mercadal-Delasalles : Le CNNum dans lequel je suis entrée en 2016, après avoir passé toute ma carrière en services informatiques de grandes organisations radicalement transformées par le numérique, défendait avant tout la nécessité de promouvoir le développement économique, d’appuyer le mouvement d’innovation, de ne pas rater le coche de cette révolution numérique majeure dont le tournant peut être daté au début des années 2010. Puis, au fur et à mesure des années et que l’on avançait dans cette révolution technologique, les questions autour du fait numérique ont évolué vers des enjeux autour des travailleurs des plates-formes, de la protection des données, de l’inclusion. C’est cette évolution qui nous a conduits à vouloir regarder le numérique non pas comme un sujet technologique ou économique, mais avant tout comme un sujet social et sociétal. Un sujet qu’il nous faudra éclairer, peut-être de plus loin, avec une certaine distance intellectuelle et académique, pour mieux ausculter l’ensemble des questions sociétales qui se posent.

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