“La « blockchain » peut redonner de la sécurité et de la confiance dans le numérique”

Publié le 19 09 2022 | Mis à jour le 03 05 2024

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La blockchain alimente autant de promesses que d’inquiétudes et pourtant, un livre blanc publié cet été incite les acteurs publics à s’emparer de cette technologie apparue en 2008. Entretien avec Perrine de Coëtlogon, cheffe d’un projet pionnier à l’université de Lille et responsable du Partenariat européen de la blockchain en France.

Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots en quoi consiste la blockchain ?

Ce n’est pas simple de définir la blockchain dans la mesure où l’on parle d’une couche d’infrastructure et en même temps de quelque chose de finalement imperceptible. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la blockchain nous parle de 2 inventions humaines très concrètes dans notre vie quotidienne : les registres et les monnaies. Les registres (ledgers en anglais), ça ne semble pas très intéressant, et pourtant, l’écriture a été inventée il y a cinq mille ans pour conserver de façon fiable et pérenne des données, sur les personnes (état civil) ou sur les biens : terrains (cadastre), cargaisons de bateaux (traçabilité des containers), etc. Les personnes qui savaient lire et écrire étaient peu nombreuses, mais tout le monde leur faisait confiance. Les registres étaient tenus et consultés par ces tiers de confiance : ils faisaient foi, garantissant la sécurité juridique et la paix. 
C’est encore le cas, aujourd’hui, de tous les registres tenus dans le monde. Les limites du troc ont conduit très progressivement les humains à créer des valeurs abstraites incarnées par des céréales, des coquillages, des traites bancaires… Depuis plus de quarante ans, les transactions financières sont désormais dématérialisées : une ligne sur un registre bancaire. La blockchain offre la possibilité de réfléchir à une nouvelle transformation numérique des registres et de la monnaie. Avec les contrats intelligents, on peut également décider du moment et/ou des conditions des transactions à réaliser et à enregistrer. C’est une mise à l’honneur des systèmes informatiques distribués et de la cryptographie.

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