Le bitcoin, monnaie virtuelle mais gouffre environnemental réel

Publié le 19 09 2022 | Mis à jour le 01 05 2024

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Virtuel, le bitcoin ? La célèbre cryptomonnaie repose sur le travail de quantités extravagantes d’ordinateurs, regroupés parfois en mégafermes de « minage ». Bref, la production de bitcoins est dépendante d’infrastructures matérielles et énergétiques bien réelles, et affreusement énergivores.

Cent trente millions de tonnes de carbone : voilà ce qu’émettront annuellement en Chine les activités de « minage » de bitcoins, la plus célèbre des cryptomonnaies, dès 2024. Soit une consommation énergétique de 296,59 térawattheures (TWh) — plus que celle de l’Italie ou de l’Arabie saoudite. C’est ce que conclut une étude de la revue Nature communications publiée mardi 6 avril. De quoi empêcher le pays d’atteindre ses objectifs climatiques, soulignent les chercheurs, d’autant qu’il dépend fortement du charbon pour produire son électricité. L’étude note également qu’en avril 2020, les entreprises chinoises géraient 80 % des opérations mondiales de minage de bitcoins — la transaction qui permet de sécuriser la monnaie.

Voici quatre points pour comprendre pourquoi le bitcoin est un gouffre énergétique et donc un désastre écologique.

D’où vient cette dépense énergétique ?

Comme les autres cryptomonnaies, le bitcoin s’appuie sur la technologie de la blockchain, ou chaîne de blocs. Cette technologie s’apparente à « un grand cahier ouvert, où tout le monde peut lire et écrire librement, mais qui ne peut pas se falsifier ou se détruire », explique à Reporterre Jean-Paul Delahaye, mathématicien et professeur émérite à l’Université de Lille. Toutes les opérations ou les échanges sont inscrits définitivement et irrémédiablement dans ce « cahier ».

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