En 2020, on a ainsi découvert que les travailleurs concernés par le télétravail représentaient un tiers de la population active française. C’est à la fois beaucoup, au vu des chiffres sous-évalués qui circulaient auparavant, et peu, si on les compare à ceux des économies développées du nord de l’Europe (Suède, Pays-Bas, Danemark), où les emplois plus productifs liés à l’économie du savoir sont plus nombreux. Même pendant la pandémie, on semble cependant manquer de chiffres officiels auxquels se fier pour parler du phénomène avec autorité et faire des comparaisons internationales. Qu’est-ce qui se cache derrière ces chiffres français du télétravail, ou leur absence ?
Le télétravail n’est pas une catégorie de l’Insee, ni un critère fixe et stable sur lequel faire reposer des indicateurs. Il peut être formel ou informel. Il est le plus souvent partiel. Il est difficile de dire avec autorité qu’un métier est "télétravaillable" tandis qu’un autre ne l’est pas. Un professeur de lycée passe entre 15 et 20 heures devant ses élèves dans une salle de classe (en temps normal), mais passe au moins autant d’heures à préparer ses cours et corriger des copies à domicile ou au lycée. Quelle est la part de "télétravail" de ce professeur ?
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